Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 novembre 2008 4 13 /11 /novembre /2008 09:15
    Je quitte les moines mais au lieu de remonter vers le nord , c'est cap a l'est et même parfois au sud/est .Je crois qu'en fait les côtes exercent sur moi ,la même attraction que la forêt profonde . Il me semble que je n'ai pas assez souffert pour mériter une telle liberté et de tels paysages . On dirait que je cherche la montagne , bien que ce ne soit pas les Pyrénées , pour me faire mal et grimper encore plus haut . Par Thiviers , Exideuil , Hautefort , je vais rejoindre les faubourg de Tulle en passant par Brive .
    Mes muscles des jambes restent souples , même tendus par l'effort . Quel copain aurait pu me suivre sur cette route difficile , avec une succession de côtes très dures et de descentes acrobatiques . Ce qu'on appelle vulgairement " des casse-pattes" . Pierrot aurait pu le faire mais le pauvre a du travailler pendant ses vacances .
    Il est vrai que je n'ai pas de mérite car j'ai le gabarit du grimpeur .<a cette époque> Petit ,1m60, léger, 56 kilogs , tout mouillé et des  jambes très musclées . Au Tour de France les petits grimpeurs sont la terreur du peloton en montagne . Par contre je suis incapable de rouler très vite en plaine , n'arrivant a entraîner les grands développements .
    La route file a travers des paysages magnifiques ce qui rend l'effort moins pénible . De plus les filles sont toujours aussi jolies .
    Après Tulle je remarque un vallon tranquille avec quelques arbres entourant une source bien fraîche . Quelques traces me laissent supposer une  fréquentation sauvage, biches et cerfs mais je ne vois pas de trace de sanglier . Je n'aime pas beaucoup le sanglier , fouisseur, fonceur , qui une nuit a emporté la tente d'un copain en se prenant dans les tendeurs .
    Je repère un petit tertre qui surplombe la source et vite j'y tend ma toile . Après le repas du soir je vois passer un vieux paysan qui entame la conversation sur ces citadins qui n'oseraient pas planter une tente dans un bois . Nous  convenons bien vite que c'est ici que je risque le moins, les voyous ne connaissant que la ville .
     Ensemble nous écoutons la forêt vivre , puis il se lève et avec un sourire complice me dit " il faut bien manger " et part braconner au lacet . Quand je serais vieux ce sont des moments comme celui la dont je veux me souvenir . la nuit est douce et le silence est seulement troublé par les animaux dont certains viennent boire malgré ma présence .
    Il a raison mon braco c'est ici qu'on est le mieux à l'abri des mauvais garçons et de ce monde mécanisé qui me fait un peu peur .
    La forêt c'est ma cathédrale .

- le lacet du braconnier est généralement en fil de fer léger , il se compose d'une petite boucle dans laquelle vient coulisser le bout du fil formant ainsi un "collet" qui étranglera le lapin . Parfois un chat s'y prend aussi et meurt
dans la souffrance
Partager cet article
Repost0
13 novembre 2008 4 13 /11 /novembre /2008 09:09
    J'ai voulu reprendre l'histoire de ma GRANDE ESCAPADE mais une fois de plus avec la même absence d'intérêt de la part des blogueurs .
    Mais je la mettrais en ligne jusqu'au bout car c'est mon histoire , ma première grande histoire car en 1953 c'était une véritable aventure . Je l'ai vécu avec passion , parfois avec douleur mais je crois que seuls les gens de mon âge peuvent me comprendre ou de  vrais aventuriers , dans le sens noble du terme .
    Dans tout ce périple je n'ai pas rencontré d'autres cyclotouristes . Nous ne devions pas être beaucoup . Partout j'ai rencontré la curiosité amicale , et parfois une brève aventure amoureuse .
    Si j'avais intitulé cette aventure "Tourisme sexuel dans la France profonde " je serais lu . Curieusement l'article le plus lu sur mon blog est toujours une aventure amoureuse en Algérie dans les années cinquante .
    Si mon escapade ne vous intéresse pas , vous pouvez passez votre chemin et aller lire des histoires de Q ailleurs . Je n'ai jamais écrit en fonction de mon B.R , je ne vais pas commencer aujourd'hui .
    Bien amicalement a tous .
Partager cet article
Repost0
12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 11:00
    Aujourd'hui j'ai décidé de reprendre mon histoire -vraie-de mon aventure cyclotouriste de l'année de mes vingt ans . Vous retrouverez le départ en cliquant sur "LA GRANDE ESCAPADE" dans mes catégories.

SEPTIEME JOUR

    Jour de déception , ma tante n'habite plus Marmande et même ses amis de la route de Tonneins ne sont plus là .
    Je suis désorienté et je part vers Bergerac , les jambes  lourdes . Je ne tarde pas a m'arrêter sous un figuier et faire une sieste prolongée dans le fossé.. A mon réveil je vois un vieux monsieur qui me regarde avec un air dubitatif .Il s'éloigne en grognant et soliloquant. Je reprend la route .
    Une route bien vide pour un dimanche . Mais ou sont passées les belles cyclistes aux jambes nues , les jupes relevées très haut , laissant voir des cuisses superbes . La chaleur torride doit en être la cause. Je m'arrête a toutes les fontaines rencontrées pour boire et m'asperger le visage et les bras .
    C'est vraiment trop dur , j'avise un bout de terrain bien abrité du soleil et la propriétaire m'autorise a y planter ma tente . Je lui achète des oeufs et confectionne mon repas du soir avec en plus des tomates et une aubergine .
Un petit morceau de lard acheté en passant dans une petite épicerie de campagne va rendre l'omelette délicieuse .
    Cinquante kilomètres seulement aujourd'hui . Je suis un peu après Eymet que les gens prononcent ici "eu-y-met". J'ai du mal a m'endormir et je  m'allonge sous les étoiles , un bon moment a coté de la tente .
    Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas toujours . Je rêve du lavoir entouré de jolies filles , même si elles ne prennent pas toutes le car pour Bordeaux . ( voir le quatrième jour) .
    La voûte céleste scintille au dessus de moi, rassurante . J'ai l'impression de me perdre dans les étoiles . Je suis en apesanteur .



HUITIÈME JOUR

    Je suis réveillé en fanfare par un vieux fou qui sonne au clairon ... "Soldat lève toi bien vite......" . Serais-je déjà à l'armée ? Je me frotte les yeux et découvre un vieux bonhomme en tenue militaire datant de la première guerre mondiale . Il arrête sa musique , me fait un salut martial et disparaît vers la rivière . La vieille dame crie " Clémenceaux, rentre a la maison " et m'explique que son mari est un peu fou mais pas dangereux . Il a fait Verdun , les Éparges et le Chemin des dames en 14/18 . Ceci peut expliquer cela !
    Je déjeune copieusement car vu la température , le repas du matin sera le seul jusqu'à ce soir. Je remplis ma gourde a la source proche et reprend la route . Superbe descente sur la plaine de Bergerac le long des vignes du fameux Montbazillac .
    Interdiction de monter les côtes (nombreuses) en "danseuse" comme sait le faire tout bon grimpeur . Charge trop lourde , risque de chute . Mais avec mon petit plateau "montagne" et ma "24 dents" a l'arrière , je grimpe sans accoups , lentement mais sûrement .
    Toujours , très peu de voitures mais retour des filles bronzées , aux cuisses nues . Le moral remonte . La chaleur ne me  gène plus .
    Bientôt  Brantome ou un brave homme me cède un petit coin de gazon et le nez au ras des paquerettes  j'aperçois l'abbaye . Bonne nuit les petits.

A suivre ,......... si vous le voulez bien !
Partager cet article
Repost0
1 janvier 2008 2 01 /01 /janvier /2008 10:35
    LE SIXIEME JOURundefined

    Au réveil une charmante jeune fille me souhaite le bonjour en m'apportant sur une plateau mon petit déjeuner Je remarque que ma fenêtre était fermée lorsqu'elle la rouvre sur le soleil levant et pourtant je ne souviens pas l'avoir refermée cette nuit . Elle me dit que c'est elle sur le matin car elle avait peur que je prenne froid . Devant mon étonnement elle rit doucement et me fait un bisou sur le front . En se penchant je remarque par l'échancrure de son corsage très largement ouvert deux superbes pigeons sans cage . Est-ce une mode en pays Occitan ? En tout cas je la trouve bien agréable mais je n'ai pas osé toucher ces merveilles !
    je suis "aux anges" après une telle vision mais la route m'appelle et malgré la belle enfant , je ne puis y résister . < aujourd'hui j'appelle cela le sirop de la route > Remerciements , promesse de revenir et je part rejoindre le canal qui longe - de loin parfois - la Garonne en remontant vers Marmande  mon but . Les platanes centenaires forment une voûte au dessus du fameux "Canal  du Midi " ou je circule su le chemin de halage , bien au frais. Je dépasse des pêcheurs qui répondent a mon salut par un sonore " A Diouou "
    Chez nous ils disent plus souvent " chut " d'un air courroucé .Peut-être
qu'ici les poissons sont sourds me dis-je en riant ! Un péniche arrive sur moi et nous nous saluons avec le marinier dont la fille , une belle brune a la longue chevelure , rit  aux éclats . Le rire des filles du midi est extraordinaire
on croirait y entendre l'accent ...... qui se promène et qui n'en finit pas .
    J'approche un petit village sur la rive du canal , ce sera mon étape du soir . J'entre dans la petite église pour remercier Dieu de tant de bonnes choses et en sortant je rencontre le brave curé qui m'invite a partager son frugal repas du soir . Le frugal en question est particulièrement copieux et très bien arrosé avec une bouteille sans étiquette renfermant un nectar divin . Pour finir un armagnac ancien, sans étiquette lui non plus
    La vieille bonne me chouchoute comme le fils qu'elle aurait aimé avoir .
J'ai droit a un bon lit dans une chambre donnant sur le canal . Le curé ronflait déjà dans son fauteuil car nous avions tordu le cou a deux flacons . Par la fenêtre ouverte arrivent des senteurs de tabac , la culture local ,   la plus importante . La nuit est très claire et la lune éclaire parfois la berge .
    La bas de l'autre coté de l'eau un jeune couple se roule dans l'herbe .
    L'amour est un enfant de Provence mais il doit l'être aussi de ce beau pays Languedocien . Tout le monde sait bien qu'il n'a pas de frontière . C'est la joie de la jeunesse et le regret de la vieillesse . Ma grand-mère , femme honnête , bonne catholique et pratiquante m'a tout de même dit un jour .......
 " Mon p'tit gars , dans  la vie il y a deux choses qui comptent , la gueule et le cul " sous le regard amusé de mon grand-père qui appréciait les deux !
Partager cet article
Repost0
22 décembre 2007 6 22 /12 /décembre /2007 10:55
            (suite du 5eme jour)

    Maintenant libre , je fonce vers le fleuve . Le vent dans les cheveux , bien en ligne sur mon destrier métallique , les mains sur  les "cocottes" des freins , les genoux bien en ligne , très attentif à la route , je descend les côtes en frôlant les 60 Km/h du fait du poids du chargement . C'est assez grisant mais dangereux .
    Deux cyclistes , sur de magnifiques vélos de course , me doublent , me font signe de ralentir et de rentrer dans une magnifique propriété bourgeoise par un porche monumental . Les deux sportifs me présente au grand-père , propriétaire des lieux , qui m'invite à partager le repas du soir et me fait préparer une chambre . L'uniforme scout a encore frappé car j'avais changer de short mais gardé ma chemise grise d'uniforme et le foulard du clan . Les deux jeunes m'avait repéré et voulant faire plaisir au grand-père ils m'avaient détourné.
    Ce vieux monsieur m'explique qu'il est un pionnier du scoutisme en France , avant la guerre de 14/18 . Bizarrement , aucun de ses enfants ou petits enfants n'a été scout , ce qu'il regrette profondément . D'où sa joie de recevoir un Routier-scout chez lui . Dans cette vieille famille de tradition catholique il y a même une petite chapelle au bout du bâtiment . Mon hôte vient de fêter se 90 printemps .Il est toujours vert . La propriété d'une trentaine de métairies lui assure de beaux revenus .
    Au repas il me sollicite pour dire le bénédicité . C'est un grand honneur pour moi car dans ces grande familles c'est toujours le privilège du maître de maison. Je me lève et je le chante .......ce qui l'enchante .
    Après le repas , l'ancêtre m'offre une gnôle de derrière les fagots qui doit bien avoir deux fois mon âge . Chacun raconte des histoires puis le grand-père s'endort dans son fauteuil et je monte doucement rejoindre ma chambre .
    Je laisse ma fenêtre ouverte pour écouter la nuit occitane .

(a suivre)NUIT-08.gifcelle là est  indochinoise  , j'ai pas trouvé  d'occitane  !
Partager cet article
Repost0
17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 08:30
LA GRANDE ESCAPADE - 1953 - Chapitre 05 (cyclotourisme)

    Suite du quatrième jour .
    Un gros orage me jette sous une petite construction dépendante d'un chai ....... ça sent le  pinard a plein nez mais je suis au sec . Un vigneron arrive pour s'abriter , la pluie redoublant . Deux coups de canon me font sursauter . Le vigneron m'explique qu'on tire des fusées pour empêcher la grêle de se former et détruire les vignes . Il m'autorise a monter ma tente sur le coté du chemin qui mène à sa métairie .
    J'ai la surprise de voir une jeune et jolie brunette venir m'inviter a dîner avec eux . Ils me reçoivent comme un fils et sont très étonnés de voir que je sais faire "chabro" comme un occitan . J'avoue que j'ai passé des années dans la vallée de la Garonne et que mon oncle est gascon .
    La veillée est formidable dans cette famille vigneronne. Il est plus de minuit , la nuit est fraîche et une bonne odeur de tabac me rappelle Marmande , la maison de ma tante sur la route de Tonneins . Je me glisse dans ma tante avec une petite créature ronronnante qui trouve mon duvet a son goût . Ce petit chat est adorable mais il me  quitte en entendant sa petite maîtresse l'appeler. Quelle journée....qui s'achève sur un intermède de douceur. Bonne nuit petit minou .
    Ta maîtresse a de beaux yeux , tu sais !

CINQUIEME JOUR
    Hier l'étape n'a pas été longue car cet orage violent m'a stoppé dans mon élan . Et puis la rencontre de cette petite occitane délurée m'avait tout de même un peu ému. C'est vrai quoi ! On peut être scout catholique mais ne pas faire voeux de chasteté pour autant . J'ai toujours été un peu timide avec les filles mais heureusement pour moi elles ne l'étaient pas toujours .
    C'est drôle ce mâtin je ne roule pas très vite , je trouve la route dure et je file difficilement un petit quinze à l'heure . Mais je ne dois pas me plaindre car la liberté a un prix . Le passage a vide est court et bientôt je me dirige à vive allure vers Langon ou je traverserai la Garonne pour rejoindre le Canal du Midi . C'est à Langon que pendant la guerre ce faisait le passage en Zone Libre en venant de Bordeaux par le train . Même si nous n'avions rien a cacher , le passage des soldats allemands dans le wagon , parfois accompagnés de chiens , nous angoissaient un peu .
    Les contrôles étaient parfois violents avec des civils qu'ils suspectaient d'être des résistants et qu'ils faisaient descendre sur le quai . L'enfant que j'étais a longtemps eut des cauchemars de ce fait .

A suivre
Partager cet article
Repost0
16 décembre 2007 7 16 /12 /décembre /2007 11:00
LA GRANDE ESCAPADE - 1953- Chapitre 04
   
    Si vous n'avez pas lus depuis le début vous pouvez reprendre   le sens de cette histoire "Réelle" en cliquant sur "La Grande escapade " dans mes catégories . Et vous rappeler l'esprit d'alors bien différent de notre époque .

    Sur une écluse en réparation, a moins de cent mètres de la route, des jeunes m'applaudissent et crient "Vas y Bobet" . Je ris et prend une photo de la scène . Ensuite la route , bien droite et sans côte , facilite une progression facile et sans a coup . A midi j'ai quatre vingt kilomètres au compteur. Repas froid , mais arrosé d'un bon café que m'offre le patron du bar a coté duquel je me suis arrêté . C'est pas le dé a coudre parisien mais une bonne grosse tasse. Je ne suis pas dupe c'est la curiosité d'un monsieur bien sympathique qui ignorait pratiquement tout du cyclotourisme . Inspection admirative du matériel et je repart avec une bonne part d'un gâteau local pour ce soir . Je suis stupéfait de voir que les gens en campagne prennent le cyclotourisme comme un exploit . S'ils savaient que pour moi c'est presque une promenade de santé .
    Ce soir c'est fait ! Cent soixante kilomètres au compteur . C'est bien et après cela un bon repas terminé par le gâteau du cafetier . Très bon mais c'est du solide , on rigole pas à la campagne . Vite au lit et les grenouilles dans une mare proche me chantent leur sérénade pour m'endormir .

TROISIEME JOUR .
    Réveil a l'aube, le soleil se lève a peine à l'est  , la-bas au dessus des marais . Petit déjeuner copieux et préparation des sandwichs pour la route car je vais manger en roulant . Un jeune curieux arrive de la ferme et me demande comment je fais pour rouler avec un tel chargement . Je lui fait voir la particularité de mes pneumatiques qui sont des " pointe-diamant" ne portant sur la route que par une bande de gomme dure de moins d'un centimètre et demi . Bien entendu ils exigent un gonflage a bloc . Il est évident que je dois avoir le sens de l'équilibre et un arrimage parfait . Les chutes sous la pluie avec ce type de pneumatiques sont fréquentes pour des cyclistes peu entraînés . Dans mon village je suis le seul a les utiliser . Ce soir  je descend dans une petite auberge dont dépend le terrain ou j'ai monté ma "guitoune" .
    Je fraternise avec un marin et un bidasse de mon âge Un gars du coin me lance un défi , les parisiens parait -il ne savent pas boire la gnole . Banco chacun la moitié d'un grand verre de ce breuvage à plus de 70 ° d'alcool . Mon brave paysan rigole , moque le parisien, esquisse un pas de danse et ...... s'écroule avant la fin du verre . Moi je bois lentement sans a coup , sans trop respirer au dessus du verre , sachant pertinemment que les vapeurs d'alcool soûle plus que l'alcool elle même .
    Vexé mon défieur , sort en titubant sous les quolibets des autres .
    Pour moi la soupe de l'aubergiste arrive a point , servie par une gentille
jeune femme au corsage bien échancré . Ce soir j'ai cent quarante kilomètres au compteur , c'est très bien mais on évitera un entretien intime sous la tente . Comme cette accorte servante semblait proposer .
    Elles vont me tuer. C'est Morphée qui m'attend .

QUATRIEME JOUR .
    Ce matin aucun souvenir alcoolisé , frais comme un gardon je repart sur les routes de France ....de France ou de Navarre , comme dit la chanson . Parfois je sens la mer proche, a moins de 15 kilomètres par moment . Mais bientôt le paysage va changer car je vais rentrer dans le vignoble bordelais .
Midi , pour une fois je m'arrête à l'ombre d'un lavoir . Des  jeunes filles du pays viennent voir le drôle de cycliste que je suis a leur yeux elles sont très coquettes mais pas vraiment " a la mode " comme disent nos parisiennes.
Elles rient et nous bavardons avec humour .
    L'une d'elles ose même venir m'embrasser et comme je suis assis sur la margelle basse , elle se penche et son corsage , pas très sage , s'ouvre devant mes yeux admiratifs . Comme elle ne porte pas de soutiens-gorge ses juvéniles petits tétons semblent vouloir s'échapper . Elle s'aperçoit de mon émoi et part d'un grand éclat de rire . C'est bête me dit-elle je prend le car dans dix minutes pour rejoindre mes parents a Bordeaux . Elle s'assoit sur le
mes genoux , me prend par le cou en n'oubliant pas de glisser ma main dans son corsage a l'abri du regard des copines, m'embrasse longuement sur la bouche et se sauve , en courant et en riant , prendre son car qui arrive .
    Je demande aux autres son âge . Treize ans !
    Elle promet et de plus elle est superbe et fait facilement dix huit ans .
    Allez Jean remet toi , reprend  la route et n'y pense plus . Adieu jolies filles . Je rentre dans un gros bourg et à l'épicerie je refait le plein de victuailles . Les émotions ça creuse !
    Un brave curé remarquant mon uniforme scoute m'arrête et me fait donner par sa bonne un bon pâté de canard pour ce soir . Je continue avec sa bénédiction , c'est la journée du Bon Dieu .

( a suivre)
Partager cet article
Repost0
20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 11:11
    Au moment de me coucher j'entend du bruit sur le chemin . C'est le paysan avec sa famille et quelques voisins qui viennent m'offrir le café (  bien chaud  dans une grande bonbonne )et la goutte .  Nous improvisons une soirée "feu de camp" avec une de ses filles ,scoute dans une petite troupe locale . Nous rions , nous chantons, puis nous nous quittons en concluant que les vendéens ne sont pas des sauvages et que les parisiens sont drôlement sympathiques contrairement a leur réputation de" bêcheur "
    je me couche en laissant la toile ouverte . Tiens un bruit bizarre le long de la tente . Couinements, sifflements , quel monstre va bien apparaître?A la lumière de  la lune je vois des petites ombres qui se faufilent , dont les petits yeux brillent dans l'obscurité . Une famille de hérissons ! Je retiens mon souffle et je m'empêche de faire le moindre mouvement . Une petite ombre plus curieuse viens renifler une gamelle puis s'enfuit en dérapant sur le tapis de sol . Ils s'éloignent, sifflant , grognant , et je m'endors heureux  . Dans la nuit une petite chouette viens "chouiner" sur un arbre proche . Ô douce nuit vendéenne .....!,
CAMP-01.jpg
DEUXIEME JOUR .
    Le soleil un peu rouge se lève sur les marais , une brume s'accroche au paysage qui se découvre lentement . La rosée m'empêche de plier ma tente tout de suite , mouillée , enfermée dans le sac de transport , elle peut s'abîmer très rapidement . Le coton c'est beau mais c'est fragile . Un bruit attire mon attention , c'est la fille aînée du paysan qui amène les vaches . Cette grande fille brune , mariée très jeune , a vu son mari partir en Guyane
vivre une aventure dans la jungle . Sans nouvelle depuis six mois . Sans doute disparu avec les reste de l'expédition .
    Un laitière fumante au bout du bras , le café me dit-elle ! Avec du beurre de la ferme et un belle miche de pain bis . Nous nous asseyons sur un tronc d'arbre en bordure du chemin , chacun une gamelle a la main . Elle a remonté sa jupe sur ses cuisses et par le corsage bien entrouvert je peux admirer une jolie poitrine . Subitement j'ai le souffle court . Je n'ose rien faire , ma timidité coutumière m'en empêche . Tu as chaud me demande-t-elle en riant ? Viens sous la tente , viens j'ai besoin de ta chaleur me dit-elle ! Je me laisse faire , ses cuisses  m'attirent , ses seins si beaux ,appellent mes caresses .
    Remis de nos émotions , satisfaits , nous replions la toile . Elle voudrait que je reste mais la route  m'appelle . Elle le comprend .
    Matériel arrimé ,vérifions que je n'ai rien laissé sur le terrain , faut pas risquer d'empoisonner les vaches et hop en selle . Un long baiser d'adieu et elle me laisse partir vers mon aventure .
    Faut remettre la mécanique en route et bientôt je mouline allègrement sur un beau ruban d'asphalte . peu ou pas de voiture a  part un grand-père un peu fêlé , qui me double a grand renfort de trompe de chasse, dans une vieille guimbarde datant au moins de la première guerre mondiale , avec une grappe de petits enfants criant " taiaut , taiaut " accrochés sur les cotés . On dirait une chasse a courre dont je suis le gibier ! Après cet incident qui pouvait de terminer en accident , je reprend ma route tranquillement .
    De jeunes cyclistes , bronzées , les jupes relevées  très haut sur les cuisses , me croisent en riant .
( a suivre )
Partager cet article
Repost0
16 novembre 2007 5 16 /11 /novembre /2007 09:46

    Je suis maintenant sur de partir mais je suis un peu inquiet en regardant la ligne un peu fine de mon "demi-course", va-t-il supporté la charge nécessaire a ce voyage ? Il faut voir Zacharie !
    C'est mon copain , mon vieux copain , un génial polonais , cordonnier et accessoirement le marchand de cycles de mon village . C'est lui qui m'a monté ce vélo souvent envié par mes copains . En particulier les roulements qui sont des "campagnolo", des roulements de pro qui m'ont coûté presque deux mois de salaire . Mais quelle merveille . Je lui expose mon problème , il me regarde avec un drôle d'air et part d'un grand éclat de rire . Gamin tu pars quand - dans quinze jours Père Zacharie - il te faut des sacoches renforcées et rigidifier l'arrière du cadre avec le porte-bagage - plus une petite sacoche au guidon avec porte -cartes j'ajoute bien humblement - ouais tu l'auras . Je quitte mon copain le coeur léger car j'ai entière confiance en lui . Je l'entend dire a sa femme " le jeannot il est un peu "brindezinc" mais si j'étais plus jeune le partirais avec lui . Tais toi donc vieux machin avec ta jambe malade t'irai pas plus loin que le boulanger.............. qui se trouve a l'entrée de cette grande cour . Tout cela dit avec tendresse , la tendresse des vieux couples .
    Huit jours après , le monstre est né ! Il a  bonne allure . Les sacoches sont en toile forte , coins renforcés en gros cuir et en aluminium .En plus il m'a bricolé un petit compteur de vitesse avec totalisateur . maintenant il faut y faire rentrer tout le matériel y compris les vêtements dont mon uniforme de scout-routier , véritable sésame auprès des curés. La Route est la branche aînée du scoutisme , généralement a partir de 15-16 ans . L'uniforme du routier est fait pour supporter les intempéries . Ma mère m'a cousu un sac de couchage en plume d'eider . < bien plus confortable que la plus-part des duvets actuels > Avec la tente et divers accessoires cela dépasse tout de même le haut de la selle . Super,  je pourrais éventuellement m'y adosser en roulant . Le principal étant que tout soit bien équilibré .
    Essais sur route , c'est parfait .

LE DÉPART    -  Le réveil sonne , il est cinq heures , un coup de café , j'embrasse la famille , salut mes copains et direction Paris , là bas derrière la cote de la grande ferme de St Ladre .
     Traversée de Paris sans problème. Je prend mon billet et repère la voie de départ de mon train .
labrionne.JPG Un employé très sympathique me dit de rester a l'entrée du quai pour monter mon vélo dans le fourgon et de rester avec lui pour faire le voyage . Nous discutons jusqu'à Nantes , partageant boissons et casse-croûte . Chaude ambiance , il me prodigue de multiples conseils pour aborder les fameux "ventres a choux" comme on appelle les vendéens .
il les connaît bien car il est né dans le "marais" .
    Vite après, sortir de la gare et oublier la ville .
    Passée la Loire , je roule le long d'un "courant" sorte de petit canal sans aucune circulation dessus . Il ne doit pas servir a cette activité mais a régulariser l'eau dans le Marais .
    Je ne roule pas trop vite car je cherche un endroit pour planter ma tente . Je remarque un brave paysan qui rentre ses vaches . Vite je lui demande si je peux camper dans on pré  - si t'as pas peur des vaches, toute la pâture est a toi mon gars ! Je le remercie et plante ma tente sur un petit talus pour être sur d'être hors d'eau . Cela s'appelle de la prudence . Je me souviens d'un camp scoute avec dix centimètres d'eau dans les tentes , en pleine nuit , pour ne pas avoir appliqué les règles de base . Depuis je renifle le terrain avant de m'y installer . ce soir premier repas d'homme libre .
A suivre .....

-je vous demande de vous reporter a cette époque ou le vélo était roi mais sans rigolos comme beaucoup de vététistes par exemple qui polluent nos forêts allègrement sans aucun respect pour ceux qui s'y promènent . Je salue les vrais cyclistes, - sportifs ou non - qui pratiquent toujours la solidarité de la route et le respect des autres , ceux là ont toute ma sympathie .
Partager cet article
Repost0
12 novembre 2007 1 12 /11 /novembre /2007 18:57
1953 - LA GRANDE ESCAPADE, L'ANNÉE DE MES VINGT ANS ....

    Cette année là , je tentais , un gros coup qui aujourd'hui , vous paraîtra totalement dérisoire , bon rouleur , bon grimpeur , je faisais avec mon copain Pierrot de 150 à 250 klms chaque fin de semaine . Compiègne, Laon , Gisors pouvaient nous voir passer . J'avais donc une grande habitude de la route qui , à cette époque , n'était pas dangereuse vu le peu de véhicules automobiles qui circulaient .
    Nous sortions de la guerre et la voiture était un luxe qui n'avait pas encore atteint les couches populaires comme maintenant . Alors nous , cyclistes au long cours , étions les rois de la route , tranquilles , respectés et admirés par les "minots" qui nous voyaient passer .

    On commençait a nous appeler " les cyclotouristes " ......
    Cela faisait bien de placer ce qualificatif dans une conversation avec les filles . Nous allions de village en vallon , de château en monastère , découvrant les richesses de notre beau pays de France . Nous n'avons jamais eu le moindre sentiment de supériorité par rapport aux jeunes des pays traversés qui ne connaîtrons d'autres pays que ceux que l'armée voudra bien leur faire visiter . Malheureusement pour beaucoup ce sera la guerre d'Algérie .
    Mon désir était de faire un grand périple sur l'Aquitaine et une partie du Massif  Central que je ne connaissais pas , a part la région de Marmande ou habitait ma tante .
    Mais ma mère refusait obstinément de me laisser partir seul . Même a vingt ans nous n'étions pas majeur et nous obéissions a nos parents . Cela a bien changé aujourd'hui . Devant ce refus incompréhensible pour le Routier-Scout que j'étais, habitué à l'aventure et au contact avec les étrangers , j'allais user d'un subterfuge en faisant un gros mensonge .
    Je lui dis qu'un copain , Routier-Scout comme moi , m'attendrait à la gare de Nantes pour rouler ensemble . N'étant plus seul , elle accepta avec de gros soupçons mais grâce à mon père , je gagnais tout de même ma promesse de liberté et d'aventure . Il faut dire qu'a cette époque c'était tout  de même une aventure . Pas de carte bleu ni de compte en banque je devais avoir tout  l'argent sur moi, peu d'ailleurs car nous n'étions pas riches et il me fallait prévoir pour un mois .   
    A la suite de ce feu vert , il me fallait préparer mon coursier, le matériel etc......... et cette histoire je vais vous la conter au présent , ma mémoire aidée par des notes est extraordinaire sur cette période de ma vie .

A SUIVRE 
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : le blog de Jean Le Francilien
  • : journal d'un vieux raleur mais bon coeur , a fait son service militaire en Algérie 1954, 55,56 , ancien para pour le sport et pas pour la guerre , viscéralement a gauche pour la justice et la liberté .
  • Contact

Profil

  • jean le francilien
  • suis raleur , critique, mais bon coeur . J'admets tres bien l'humour mªme sur mon physique de vieux pépé. J'aime la jeunesse qui en général me le rend bien . J'aime la vie avec passion !
  • suis raleur , critique, mais bon coeur . J'admets tres bien l'humour mªme sur mon physique de vieux pépé. J'aime la jeunesse qui en général me le rend bien . J'aime la vie avec passion !

Texte Libre

IL ÉTAIT MON AMI , MON CONFIDENT ......

..... NOUS NE T'OUBLIONS PAS MON TIGROO ......LA DOUCEUR MÊME ......CELUI QUI T'A TUÉ EST UN MONSTRE , IL PAIERA SA MÉCHANCETÉ .....

LE JARDIN DE MA FEMME 0222

Il était très beau ......RSCN0209                                              avec son frère ,ils ne se quittaient pas ....

LES-CHATONS 0627

Là,après le premier plomb,devenu borgne.....le deuxième dans l'oeil droit ,un an après , l'a tué !

Recherche

Texte Libre

Archives